Mai 1500 : L’escadre portugaise de Pedralvares Cabral est dispersée par la tempête au large du cap de Bonne Espérance. C’est à cette occasion qu’est découverte
1506 : Tristan da Cunha pille un comptoir arabe établi sur une île proche de la côte nord-ouest de Madagascar et en massacre les habitants.
1507 : Ruis Pereira mouille à l’estuaire de
1508 : Lopez de Sequeira est chargé par le roi de Portugal d’explorer l’île Saint-Laurent et reconnaît la côte sud-est.
1515 : Luis Figueira établit un fortin à l’embouchure de
1517 : La carte de Pedro Reinel présente la forme générale de l’île et donne sa position à peu près exacte par rapport au Tropique du Capricorne.
1527 : Une expédition portugaise est jetée à la côte par la tempête sur la côte sud-ouest et ses six cents hommes sont pour la plupart massacrés ; il est possible que certains aient réussi à gagner l’Anosy, sur la côte sud-est, où ils auraient laissé quelques constructions de pierre ainsi que quelques traces dans la langue locale. C’est au nord-ouest, dans la baie de
1527 : Des navires dieppois faisant voile pour les Indes font escale à Madagascar.
1529 : Les frères Parmentier en route pour Sumatra à bord du Sacre et de
1539 : L’Angoumois Jean Fonteneau rapporte que « la coste de l’isle de Saint Laurens est très dangereuse, que les habitants sont de mauvaises gens qui ne veulent trafiquer avec personne… »
1555 : La carte de Guillaume Le Testu donne une idée assez précise de la forme générale de Madagascar.
Fin du XVIe siècle : Les Hollandais commencent à fréquenter les côtes de Madagascar (la baie de Saint-Augustin sur la côte sud-ouest, à l’embouchure de l’Onilahy, et la côte orientale).
1595 : L’amiral hollandais Cornelis de Houtman séjourne à l’île Sainte-Marie et à la baie d’Antongil, sur la côte nord-est de Madagascar. Les navires hollandais vont ensuite relâcher fréquemment au sud-est (sur la côte de l’Anosy, dans l’île Sainte-Luce) pour se ravitailler en vivres.
février 1602 : Le Croissant et le Corbin, commandés par le Malouin Frotet de
Début du XVIIe siècle : Les Portugais entreprennent l’exploration de l’île, tentative rapportée par le jésuite Luis Mariano qui y participa de 1613 à 1619. Ce sont les côtes occidentales et sud-orientales qui sont alors surtout reconnues et le fils du roi des Antanosi (baptisés également Matacassi, Malagasy ou Madécasses d’où serait venu le nom de Malgaches désignant aujourd’hui l’ensemble des habitants) est emmené à Goa pour y être instruit dans la foi chrétienne mais les efforts d’évangélisation n’en restent pas moins sans lendemain.
1630 : Les capitaines dieppois Régimont et Goubert entament une série de voyages vers Madagascar. Ils sont suivis de 1638 à 1644 par François Cauche qui fréquente l’Anosi et l’île Sainte-Luce.
1636 :
1638 : Les Hollandais s’installent à l’île Maurice et viennent dès lors régulièrement sur la côte orientale de Madagascar pour y chercher du ravitaillement et des esclaves.
1640 : L’Anglais Walter Hamond publie un Paradoxe prouvant que les habitants de Madagascar sont, dans les choses temporelles, le peuple le plus heureux du monde ; « l’île d’or », riche en métaux précieux et en terres agricoles, est alors présentée comme un pays de cocagne. En 1644 Richard Boothby évoque sur le même ton Madagascar comme un « paradis terrestre » tout désigné pour devenir, au même titre que
1642 : Un traité est conclu entre les Hollandais établis à Maurice et le roi de la région de la baie d’Antongil qui se déclare « sujet de leurs Hautes Puissances, Messieurs les États Généraux des libres Pays Bas Unis ». quand Maurice sera abandonnée au profit de l’escale du Cap de Bonne Espérance, les visites des Hollandais se feront de plus en plus rares.
septembre 1642 : Envoyés par
fin 1643 : L’hostilité des indigènes et les ravages dus aux fièvres conduisent Pronis à s’établir à la pointe de Taolankara, à l’extrême sud de la côte orientale de l’île, pour y fonder Fort-Dauphin. Des contacts sont établis avec des chefs de l’Anosy et des reconnaissances sont lancées sur la côte est jusqu’à la baie d’Antongil pendant que Foucquembourg visite le sud du pays et en rapporte du bétail.
1646 : La situation de la colonie française de Fort Dauphin se détériore. Foucquembourg est reparti vers
décembre 1648 : Arrivée du gouverneur Étienne de Flacourt, associé de
1650 : L’Anglais Robert Hunt et sa petite troupe, venus s’installer dans l’île d’Assada (Nossi-Bé, au large de la côte nord-ouest de Madagascar), sont massacrés par les indigènes.
1655 : Massacre du capitaine
Février 1658 : Flacourt repart pour
1663 : Le Hollandais Frédéric de Houtman publie un premier dictionnaire établissant la parenté du malais et du malgache.
1663 : Un navire français amène à Fort Dauphin un renfort de soixante-dix hommes et un prêtre lazariste, le Père Étienne, dont le prosélytisme maladroit lui vaut d’être assassiné. Champmargou ne doit d’échapper à un sort analogue qu’à l’intervention du Rochelais Le Vacher, dit
Mai 1664 : Constitution d’une nouvelle Compagnie des Indes orientales, dont les dirigeants prévoient la mise en œuvre d’un vaste programme de colonisation à Madagascar. Quatre navires amènent 400 hommes, soldats et colons placés sous les ordres de Beausse, un demi-frère de Flacourt qui mourra de maladie peu de temps après son arrivée mais qui aura eu le temps de proclamer, le 14 juillet 1665, l’annexion de la grande île – qui reçoit alors le nom d’île Dauphine – au royaume de France.
10 mars 1667 : Débarquement à Fort Dauphin du marquis de Montdevergue, lieutenant général, accompagné de deux directeurs commerciaux, Caron et De Faye, de dix vaisseaux, d’un procureur général, de quatre compagnies d’infanterie, de marchands et de colons, en tout deux mille personnes… qu’il est bien difficile de nourrir malgré les efforts de
Décembre 1667 : À partir de Fénérive (Fort-Gaillard), le marchand François Martin entreprend de pénétrer dans l’intérieur pour en ramener des bœufs. Il remonte les rives du Maningory, franchit la falaise forestière de l’est de l’île et atteint le lac Alaotra mais les indigènes du plateau sont déterminés à se défendre et leurs villages fortifiés apparaissent inexpugnables, ce qui contraint la poignée de Français et leur « armée » indigène à une retraite rapide vers l’est. Les Français doivent bientôt évacuer les postes d’Antongil et de Matitanana mais se maintiennent aisément dans l’île de Sainte-Marie.
1669 : Rappel de Montdevergue. Il mourra emprisonné au château de Saumur alors que
Septembre 1674 : Les quelques dizaines de Français demeurés à Fort Dauphin sous les ordres du major
La présence européenne prend, après le retrait des Français de Fort Dauphin, un caractère bien particulier puisque c’est alors que s’ouvre à Madagascar, pour une quarantaine d’années, le temps des « républiques » pirates. Après avoir sévi dans la mer des Caraïbes – à proximité des routes empruntées par les galions espagnols – la piraterie se déplace à la fin du XVIIe siècle vers l’océan Indien où le trafic arabe du golfe d’Oman et de la mer Rouge offre des proies faciles en même temps que celui qui, par la route du Cap, assure les relations commerciales entre les Indes orientales et l’Europe. L’extension des côtes et l’abondance des baies bien abritées, les possibilités de troc avec les indigènes et donc de ravitaillement constituaient autant d’atouts pour les pirates anglais, français ou américains qui proliféraient à ce moment dans la région. Le capitaine Avery est alors installé dans la baie d’Antongil, le capitaine Williams à Sainte-Marie. Le Provençal Misson et son complice Caraccioli établissent pour leur part, dans la baie de Diego Suarez, l’étonnante république de Libertalia, véritable laboratoire d’un socialisme utopique avant la lettre. Vers 1720, l’arrivée de nouveaux pirates antillais, parmi lesquels le célèbre
1720 : L’introduction à Bourbon de la culture du café d’Arabie entraîne un développement très rapide de cette culture, aux dépens des cultures vivrières. Pour exploiter cette nouvelle ressource, il faut se procurer des vivres à Madagascar mais aussi des esclaves qui fourniront la main d’œuvre nécessaire. Les relations se rétablissent donc rapidement avec la côte orientale de la grande île.
1721 : L’île Maurice, abandonnée par les Hollandais, est occupée par des colons français de l’île Bourbon. D’autres s’installent à Rodrigue peu après et les Mascareignes deviennent alors un archipel français, ainsi que les Seychelles, occupées à la même époque.
1733 : Étude de l’ingénieur Cossigny en vue de l’installation d’un établissement français à Antongil où, en 1746,
1739 : Les matelots français de la frégate
1750 : Le gouverneur de Bourbon, David, obtient de Ratsimilaho, le roi des Betsimisaraka, la cession de Sainte-Marie mais l’un de ses agents y est tué la même année ; les fièvres écartent de l’île les Français, qui y reviennent en 1753 mais l’évacuent quatre ans plus tard.
1761-1763 : L’astronome Legentil travaille à Madagascar.
1767 : Un marchand, Glémet, est envoyé par le gouverneur de Bourbon, Dumas, à Fort Dauphin et à Foulpointe et Valagny, un officier qui avait combattu aux Indes, propose de fonder un établissement permanent à Antongil. Ce projet apparaît d’autant plus intéressant que la population des Mascareignes s’accroît très vite et que les îles risquent de dépendre de plus en plus des vivres et des esclaves fournis par la grande île voisine : il y a à Bourbon un millier d’esclaves d’origine malgache en 1717, on en comptera quatorze mille en 1826.
1768 : Un petit comptoir est établi à Foulpointe, à l’initiative de Pierre Poivre, intendant des Mascareignes.
septembre 1768 : Le comte de Maudave, ancien officier qui avait combattu aux Indes et était devenu propriétaire à l’île de France (l’ancienne île Maurice) débarque à Fort Dauphin avec un ambitieux projet de colonisation. L’entreprise est un échec. Attaché aux idées philosophiques, Maudave entend laisser aux indigènes « l’exercice paisible de leurs droits » et veut interdire l’esclavage mais les conflits avec les Malgaches débouchent sur des massacres et notre planteur-philosophe envoie lui-même une centaine d’esclaves sur son domaine de l’île de France. La grande île est de nouveau évacuée en février 1771. L’intendant des Mascareignes Pierre Poivre était bien disposé à encourager Maudave mais le gouverneur Dumas et son successeur le chevalier Desroches firent tout pour compromettre le succès d’une entreprise qui risquait de créer une concurrence dangereuse pour l’île de France et l’île Bourbon.
1770 : Séjour du naturaliste Commerson à Fort Dauphin. Il y révèle l’existence de nombreuses plantes et animaux propres à
Février 1774 : Le baron de Benyowski – aventurier polono-hongrois prisonnier des Russes en 1769, échappé du Kamtchatka deux ans plus tard et qui s’est vu confier à Versailles la mission de rétablir la présence française à Madagascar – s’installe dans la baie d’Antongil où il fait construire un village baptisé Louisbourg. D’autres postes sont établis à Mananara, à Fénérive, à Tamatave, au Cap d’Ambre et à Foulpointe. Les Sakalaves rebelles sont vaincus en mai 1776 mais Benyowski doit compter avec l’hostilité du gouverneur de l’île de France, le chevalier de Ternay, et du commissaire de
1775 : Carte des côtes de Madagascar réalisée par l’hydrographe d’Après de Mannevillette.
1774-1777 : Voyages dans l’intérieur, jusqu’au plateau de l’Imerina, de Nicolas Mayeur.
1776 : Deux commissaires envoyés de France, Bellecombe et Chevreau, constatent les limites de l’entreprise de colonisation. Benyowski rentre en France mais, tout à ses rêves mégalomanes – il s’est fait proclamer « roi » par diverses populations indigènes –, il ne parvient pas à trouver des commanditaires pour établir un « empire de Madagascar ». Il n’a pas plus de chance en Autriche et en Angleterre et c’est finalement en Amérique du Nord qu’il trouve des partenaires, ce qui lui permet de regagner la grande île en juillet 1785. L’épisode se termine le 24 mai 1786 quand un détachement envoyé de l’île de France et commandé par le chevalier de Tromelin vient donner l’assaut au village de Mauritiana dont l’aventurier hongrois voulait faire sa « capitale ». Benyowski est tué au cours de cette action. Son rêve d’empire malgache s’effondrait mais c’était à son initiative qu’avaient été réalisées les premières reconnaissances européennes sur le plateau de l’Imerina.
1780-1781 : Le père Durocher, préfet apostolique pour Madagascar, séjourne à Antongil, Foulpointe et Fort Dauphin et envoie à Rome quelques jeunes Malgaches dont l’un devint prêtre mais
1786-1788 : Lasale parcourt la côte orientale et visite l’extrême-nord du pays et l’Alaotra.
1790-1792 : Voyages de Dumaine dans l’intérieur.
1791 : Envoyé à Madagascar par
1796 : Une escadre anglaise détruit le port de Foulpointe qui était le principal lieu d’approvisionnement pour les habitants des Mascareignes. Les échanges s’y poursuivront, ainsi qu’à Fénérive, Sainte-Luce, Foulpointe et Antongil mais c’est désormais Tamatave qui devient le principal centre commercial de la côte est.
1802 : Le botaniste Michaux s’établit près de Tamatave.
1807 : Le général Decaen, gouverneur de l’île de France, envoie à Madagascar Sylvain Roux, un créole mauricien qui, par son action, réussit à assurer aux îles Mascareignes le ravitaillement qui leur est nécessaire.
1808 : Reconnaissance de Hugon jusqu’à Tananarive.
1808 : Les Anglais établissent un blocus de la côte malgache pour interdire les importations de vivres des Mascareignes, dont ils s’emparent en 1810.
18 février 1811 : Deux navires de guerre anglais aux ordres du commodore Lynne obtiennent la reddition de Tamatave.
Les royaumes indigènes
Selon Hubert Deschamps – qui fut, à l’heure de l’indépendance, le grand historien de Madagascar – « La période 1500-1810 voit une nouvelle conception politique, celle des royaumes, se superposer aux clans malgaches primitifs en les groupant en unités plus larges et hiérarchisées… » Une tribu royale dominante s’impose alors à ses voisines et établit un système de type féodal. Il ne s’agit alors que de royaumes de faible étendue au sein desquels clans et tribus conservent leurs identités et seul le royaume mérina entreprendra tardivement la réalisation d’une véritable unité politique de type étatique. Dans le sud-est de l’île, les principaux ensembles identifiables sont le royaume Antemoro de la région de
1787-1810 : Règne de Andrianapoinimerina qui s’empare en 1796 de Tananarive, capitale d’une autre principauté mérina, et soumet l’ensemble de la région. Il développe ensuite son influence dans les autres royaumes de l’île et impose en parallèle son autorité sacrée sur son propre État. Il dispose d’une armée puissante, impose des corvées et exige de tous ses sujets qu’ils travaillent, en même temps qu’il impose un système réglementé de poids et mesures. À la veille de sa mort, il désigne comme successeur Radama, l’un de ses vingt-quatre enfants.
Madagascar au XIXe siècle
1810 : Avènement de Radama Ier. Hubert Deschamps dit de ce souverain que « son règne court, extraordinairement rempli, marque un tournant et inaugure le XIXe siècle malgache, avec les trois caractères qu’il gardera jusqu’au bout : rivalité franco-anglaise, conquête de la plus grande partie de l’île par les Merina, pénétration des influences européennes ».
1814 :
1816 : Des créoles de Maurice, Chardenaix puis Lesage, sont envoyés à Tananarive par le gouverneur anglais et le second y obtient la conclusion d’un traité d’amitié et de commerce.
23 octobre 1817 : Un envoyé de Farquhar, Hastie, signe avec Radama un traité qui lui reconnaît le titre de roi de Madagascar, contre la renonciation au trafic d’esclaves et avec la promesse d’une fourniture d’armes et de subsides. Ce premier traité est confirmé par un autre, conclu le 11 octobre 1820. Une armée disciplinée, encadrée par des instructeurs européens, est constituée et équipée de fusils et de quelques canons, ce qui donne au royaume mérina une supériorité militaire absolue sur ses éventuels rivaux. Le royaume des Bezanozano a été soumis dès 1817.
décembre 1820 : Des religieux britanniques, le révérend Jones de
1821 : Sylvain Roux réoccupe Sainte-Marie au nom de
1823 : Radama prend le contrôle de Tamatave, soumet le pays betsimisaraka, fait arracher à Foulpointe la pierre de possession jadis érigée par les Français et pousse jusqu’à la baie d’Antongil avant d’occuper Vohémar.
1822 et 1824 : Radama mène des campagnes victorieuses en pays sakalave et prend Majunga.
1824 : Le roi antemoro accepte de payer tribut à Radama.
1825 : Une armée mérina s’empare de Fort Dauphin où était installée une « garnison » de cinq Français.
28 juillet 1828 : Mort de Radama.
1828-1861 : Règne de Ranavalona Ière. Elle était la première femme et la cousine de Radama et fut portée au pouvoir par les chefs de l’armée et de la noblesse, bien décidés à exercer eux-mêmes le pouvoir. La nouvelle oligarchie ainsi constituée manifeste de l’hostilité à l’influence européenne. Le résident anglais Lyall est chassé. En 1829, les Français réoccupent Tamatave qui sera évacuée sous Louis-Philippe, soucieux d’éviter tout conflit avec l’Angleterre. Les traitants européens sont chassés en 1845, ce qui entraîne le bombardement commun de Tamatave par les escadres anglaise et française du commandant Kelly et de l’amiral Romain-Desfossés. Comme le Japon,
1830 : Début des persécutions contre les chrétiens. Les baptêmes sont prohibés en 1832 et il est interdit de s’affirmer chrétien en 1835. Les missionnaires sont chassés et les deux premiers martyrs malgaches sont exécutés. Dix autres le seront en 1840, dix-huit en 1849.
1831 : La reine fonde la ville de Fianarantsoa.
1835 : Les tentatives de conquête des régions méridionales de l’île débouchent sur des échecs en raison de la faiblesse des ressources locales.
1845 : Le conseil colonial de
1853 : Le gouvernement malgache accepte la réouverture des ports.
1855 : Le Français Lambert est reçu à Tananarive et obtient du fils de la reine, Rakoto, la conclusion d’un traité demandant le protectorat français. Napoléon III, qui ne veut pas s’aliéner l’Angleterre, ne donne pas suite à ce projet.
1857 : Réaction xénophobe antieuropéenne qui vaut à Laborde lui-même d’être chassé de Madagascar. Une centaine de chrétiens sont tués ou réduits en esclavage.
18 août 1861 : Mort de la reine Ranavalona Ière. Elle a désigné son fils Rakoto pour lui succéder sous le nom de Radama II. Le nouveau roi abolit la peine de mort et décrète une amnistie générale, supprime les corvées, réduit la durée du service militaire et libère de nombreux captifs. Il proclame la liberté des cultes et ouvre tout grand les portes du royaume aux Européens, ce qui permet le retour de Laborde, nommé consul de France.
1862 : Un traité franco-malgache reconnaît Radama II comme roi de Madagascar et accorde de nombreux avantages aux Français. Peu de temps après, le représentant Caldwell obtient des avantages analogues pour l’Angleterre.
11 mai 1863 : Radama II est assassiné à l’instigation des adversaires des réformes. Ils mettent sur le trône Rasoherina, première femme et cousine de Radama qui sera de fait soumise à l’oligarchie.
14 juillet 1864 : Rainilaiarivony devient premier ministre.
1864-1870 : Voyages d’Alfred Grandidier, qui s’impose comme le pionnier de l’exploration méthodique de Madagascar.
1865 : Le précédent ayant été dénoncé, un nouveau traité est signé avec l’Angleterre, un texte comparable l’est avec les États-Unis en 1867 et un autre avec
1868 : Mort de la reine Rasoherina. Avènement de Ramona, sa cousine et deuxième épouse de Radama II, qui prend le nom de Ranavalona II. Lors de son couronnement, les idoles traditionnelles sont remplacées par
21 février 1869 : La nouvelle reine et Rainilaiarivony reçoivent le baptême et sont mariés chrétiennement. Le protestantisme progresse alors rapidement dans la noblesse et les catholiques se voient réduits à l’évangélisation des humbles et des esclaves.
1868 : Promulgation d’un code de 101 articles, complété en 1881 par un code de 305 articles qui visent à réformer et à moderniser le pays dans le domaine juridique. La polygamie est abolie et la répudiation unilatérale par les maris proscrite mais la prohibition des mariages entre personnes de castes différentes demeure.
1869 : L’ouverture du canal de Suez donne une importance nouvelle à l’océan Indien.
1877 : Émancipation des esclaves importés d’Afrique.
Décembre 1878 : Mort de Jean Laborde. Le différend apparu à propos de sa succession fournit à
Mai 1882 : Le consul français Baudais quitte Tananarive et, en juin, le capitaine de vaisseau Le Timbre vient réaffirmer les droits de
Mai 1883 : L’amiral Pierre occupe Majunga après l’échec des négociations menées en Europe par un ambassadeur de Rainilaiarivony. Le gouvernement malgache ayant repoussé l’ultimatum français réclamant la cession de l’île au nord du 16e parallèle, le respect du droit de propriété des Français et une indemnité pour les héritiers de Laborde, Tamatave est occupée le 11 juin après avoir été bombardée.
13 juillet 1883 : Mort de Ranavalona II. Avènement de Ranavalona III. Pendant ce temps, les Français s’emparent de Diego Suarez et deVohémar.
17 décembre 1885 : Traité franco-malgache de Tamatave.
1885 : Publication de l’Histoire de
1889 : Des gouverneurs nommés par le pouvoir central mérina sont chargés de l’administration locale.
5 août 1890 : Signature d’une convention franco-anglaise reconnaissant, en échange de la reconnaissance du protectorat anglais sur Zanzibar, celle « du protectorat français sur Madagascar, avec ses conséquences ».
22 juin 1894 : Devant l’extension d’une situation d’anarchie dans plusieurs régions de Madagascar,
15 janvier 1895 : L’occupation de Majunga par les troupes françaises complète les préparatifs de l’expédition dont le principe a été accepté par
Juin 1895 : Les troupes françaises commandées successivement par les généraux Metzinger et Voyron établissent une base de départ à Maevatanana en vue de l’attaque contre Tananarive. Les tentatives de réaction des troupes malgaches, engagées en ordre dispersé, sont aisément repoussées.
Fin août 1895 : Le corps expéditionnaire français aborde le plateau mais l’aménagement de la route ralentit sa progression.
14 septembre 1895 : Le général Duchêne, commandant en chef de l’expédition, décide de constituer une colonne légère de 4 000 combattants pour accélérer la marche vers l’intérieur.
30 septembre 1895 : Les troupes françaises s’emparent de Tananarive placée sous le feu de l’artillerie déployée sur les collines flanquant la ville à l’est.
1er octobre 1895 : Signature du traité de protectorat, analogue à celui proposé l’année précédente par Le Myre de Vilers. Le Résident général sera chargé des relations extérieures et la reine devra mettre en œuvre les réformes jugées utiles par
Novembre-décembre 1895 : Les troupes françaises doivent réprimer des insurrections déclenchées contre l’autorité du pouvoir mérina.
18 janvier 1896 : Après que Madagascar fut passée, le mois précédent, de l’autorité du ministère des Affaires étrangères à celle du ministère des Colonies, le Résident général Laroche fait signer à la reine un nouveau traité par lequel la « prise de possession par
Mars-mai 1896 : De nouvelles insurrections se déclenchent à la périphérie de l’Imérina, encouragées en sous-main par l’oligarchie traditionnelle.
6 août 1896 : Une loi votée par
26 septembre 1896 : Laroche décrète l’abolition complète de l’esclavage, deux jours avant de transmettre le commandement civil et militaire de l’île au général Gallieni.
La domination française
La décision de faire de Madagascar une colonie et la remise de l’autorité au général Gallieni ouvrent une phase nouvelle dans la politique malgache de
15 octobre 1896 : Le prince Ratsimamanga, oncle de la reine, et le ministre Rainandriamampandry, accusés de complicité avec les rebelles, sont condamnés à mort et exécutés. D’autres personnages en vue de la cour royale sont exilés.
27 février 1897 : La reine Ranavalona III est exilée à
1898-1900 : La plupart des peuplades demeurées insoumises dans les régions d’accès difficile sont contraintes d’accepter l’autorité française.
1900 : Achèvement de la route Tananarive-Tamatave.
1900 : La réalisation d’un recensement de la population donne le chiffre de 2 550 000 habitants pour l’ensemble de l’île, dont 782 000 pour l’Imerina. Tananarive compte alors environ 50 000 habitants, Tamatave 8 000, Diego Suarez 6 000, Majunga 4 000 et Mananjary moins de 3 000.
1900-1902 : Le Commandement supérieur du sud, correspondant au tiers méridional de l’île (avec sa capitale à Fianarantsoa) est confié au colonel Lyautey, qui complète la pacification. Une dernière révolte, facilement réprimée, n’en éclate pas moins en 1904-1905.
1902 : Fondation de l’Académie malgache. Gallieni insiste sur la nécessité de connaître le pays et il encourage ses officiers à rédiger des études historiques, géographiques et ethnographiques. La mise en œuvre de la « politique des races » vise à en finir avec l’hégémonie mérina, tout en faisant plus facilement accepter par les autres peuples l’autorité française. Il organise trois écoles chargées de former des administrateurs indigènes destinés respectivement à remplir leurs fonctions sur le plateau et sur les deux côtes orientale et occidentale de l’île. Gallieni n’en attribue pas moins aux Hovas une relative prééminence en reconnaissant leur dialecte comme langue officielle à côté du français et en prévoyant qu’ils pourront accéder avec le temps à la nationalité française. Le territoire est divisé en provinces, districts et cantons, généralement calqués sur les divisions ethniques, ce qui révèle le souci de pragmatisme du gouverneur général. Un gros effort est réalisé en matière sanitaire puisqu’au départ de Gallieni les Français auront installé 38 hôpitaux, 56 dispensaires, 35 maternités et 11 léproseries. À côté des missions protestantes, les jésuites, les lazaristes et les pères du Saint-Esprit développent leur influence, même si Gallieni, en républicain sourcilleux, maintient une politique de stricte neutralité religieuse. Ces missionnaires se consacrent tout particulièrement à l’enseignement, même si le gouverneur général établit des écoles laïques qui regrouperont plus de vingt mille élèves au moment de son départ.
13 mai 1905 : Gallieni quitte Madagascar en laissant l’île unifiée et pacifiée.
novembre 1905-juillet 1910 : Victor Augagneur exerce les fonctions de gouverneur général. Il limite les pouvoirs des militaires, met en œuvre une politique anticléricale tournée contre les missions et permet à certains Malgaches francophones de demander la nationalité française. C’est sous son autorité qu’est inaugurée en 1909 la première ligne de chemin de fer de l’île. Picquié lui succède d’octobre 1910 à octobre 1914.
1912 : L’archipel des Comores est rattaché à Madagascar sur le plan administratif.
1914-1923 : Les fonctions de gouverneur général sont exercées par Garbit, l’ancien secrétaire général de Picquié. Madagascar envoie en France, au cours de la guerre de 1914-1918, 45 000 engagés volontaires dont 4 000 seront tués.
1915 : Formation d’une société secrète nationaliste, Vy Vato Sakelika, de quelques centaines de membres. Ses animateurs sont arrêtés et lourdement condamnés à des peines de travaux forcés mais l’amnistie interviendra dès 1921.
1921 : Mort d’Alfred Grandidier qui a consacré son existence à l’étude de Madagascar. Le relais est pris par son fils Guillaume, qui disparaîtra lui-même en 1956. Effectués sur plus de huit décennies, leurs travaux ont conduit à la publication de deux sommes fondamentales,
1922 : Jean Ralaimongo, animateur du journal L’Opinion et fondateur de
1923 : Les terres australes françaises sont rattachées administrativement à Madagascar.
1924-1929 : Marcel Olivier est gouverneur général. Il favorise l’activité des grandes compagnies commerciales et crée
7 mai 1924 : Création des Délégations économiques et financières. Représentant les intérêts des colons et ceux des notables indigènes, elles n’ont qu’un pouvoir consultatif.
3 mars 1927 : Un terrible cyclone détruit Tamatave.
1930-1939 : Léon Cayla, gouverneur général. Malgré la crise mondiale, il rétablit l’équilibre de la balance commerciale de l’île et poursuit les grands travaux, notamment l’aménagement des ports modernes de Tamatave et de Diego Suarez – ce dernier établi jadis par le colonel Joffre. La reconstruction de Tamatave et les transformations de Tananarive, de Fianarantsoa et de Majunga voient le développement dans l’île d’un urbanisme moderne. En passant de 12 000 à
1934 : La publication de
Juillet 1940 : Le gouverneur De Coppet cède son poste à Léon Cayla, lui-même remplacé en avril 1941 par le gouverneur Annet. Du fait de la guerre, le pays est réduit à vivre de ses propres ressources, la plupart des communications maritimes se trouvant interrompues.
5 mai 1942 : Débarquement anglais à Diego-Suarez. Les navires français se trouvant dans la rade sont coulés et les quelques rares avions français sont abattus. Ces combats entraînent la mort de l’aviateur Assolant qui avait établi la première liaison aérienne entre Madagascar et la métropole. Le prétexte invoqué par les Anglais était la présence tout à fait imaginaire de sous-marins japonais dans les eaux malgaches. Au moment où l’expansion japonaise atteignait en Asie ses limites maximales, les Britanniques entendaient en fait de pouvoir disposer d’une base précieuse leur permettant de conserver une totale liberté d’action dans l’océan Indien au cas où Ceylan et l’Inde se trouveraient par trop menacés.
14 septembre 1942 : Nouveau débarquement anglais, à Majunga cette fois. L’objectif est la prise de contrôle de l’ensemble de l’île ; Tananarive est occupée le 23 septembre. Le gouverneur Annet signe un armistice à Ambalavao le 6 novembre.
Janvier 1943 : Churchill ayant décidé de remettre Madagascar à
Décembre 1943 : René Pleven, commissaire aux Colonies du Comité français de libération nationale, vient annoncer à Tananarive la constitution d’une commission mixte franco-malgache appelée à débattre de l’évolution politique future de l’île. Ces perspectives semblent confirmées par les propos tenus lors de la conférence de Brazzaville qui, tout en écartant l’autonomie, prévoit pour l’après-guerre une représentation des indigènes des territoires coloniaux au Parlement français.
Mars 1945 : Création d’un Conseil représentatif comportant trente membres français et trente membres malgaches désignés par les notables traditionnels. Cette assemblée devait disposer de certains pouvoirs, notamment en matière budgétaire. À l’automne suivant, Madagascar envoie quatre députés à l’Assemblée constituante : deux élus par les Français de l’île, deux par les Malgaches possédant certains diplômes ou exerçant certaines fonctions ; ce sont deux nationalistes, Ravoahangy et un médecin, Raseta, qui sont désignés comme députés malgaches.
1946 : L’archipel des Comores devient un territoire administrativement distinct de Madagascar.
22 février 1946 : Création du Mouvement démocratique de la rénovation malgache, le MDRM, qui s’impose rapidement comme le principal parti politique indigène. Il doit cependant compter avec la concurrence, dans les régions côtières, du Parti des déshérités de Madagascar, le PASDEM. Ce dernier parti est appuyé par l’administration française dans la mesure où il craint un accès trop rapide à l’indépendance, susceptible de favoriser la restauration de l’ancienne hégémonie mérina.
21 mars 1946 : Les députés du MDRM proposent l’abolition de la loi d’annexion et la reconnaissance de Madagascar comme un « État libre, ayant son gouvernement, son Parlement, son armée, ses finances au sein de l’Union française ». L’échec de la première Constituante fit que cette proposition fut finalement négligée.
19 mai 1946 : Retour au Gouvernement général de De Coppet, qui est accueilli par des manifestations hostiles. L’opinion malgache est influencée par le mouvement de décolonisation qui débute alors en Asie du sud et par les encouragements de l’ONU et des deux grandes puissances du moment, les USA et l’URSS, à réclamer une évolution rapide du statut de l’île.
25 octobre 1946 : Un décret divise Madagascar en cinq provinces disposant d’une large autonomie budgétaire et d’une assemblée propre. Une Assemblée centrale devait par ailleurs siéger à Tananarive.
janvier 1947 : Lors des élections générales, le MDRM l’emporte partout, sauf dans la province de Majunga.
29 au 29 mars 1947 : Déclenchement d’une insurrection violente qui réussit à prendre le contrôle d’un sixième du pays correspondant à la côte orientale.
Décembre 1948 : L’insurrection est complètement matée. Les chiffres avancés par le gouverneur général de Chevigné et par le général Garbay pour évaluer le bilan de l’insurrection et de la répression étaient très largement surévalués – il était question de 60 000 à 80 000 morts, mais sans tenir compte du nombre de gens ayant fui leur village pour y revenir ensuite. Si l’on ajoute aux victimes de l’insurrection – Français, tirailleurs sénégalais, Malgaches tués par les rebelles – celles de la répression, on aboutit, selon les chiffres obtenus à l’issue d’une enquête méthodique commandée par le gouverneur général Bargues en 1950, à un peu plus de 11 000 victimes dont plus de 80 % appartenaient au camp des insurgés ou des victimes de la répression, qui fut parfois aveugle.
22 juillet – 4 octobre 1948 : Procès à Tananarive des leaders du MDRM, accusés d’être les responsables du déclenchement de la rébellion. Six condamnations à mort sont prononcées, dont celles de Ravoahangy et de Raseta, mais les condamnés sont graciés et l’amnistie interviendra à partir de 1954. Le MDRM n’en était pas moins dissous. Il constituait en fait la force politique largement dominante et n’avait aucun intérêt à encourager cette insurrection qui n’obéit pas à une direction centralisée. À la base, en revanche, les sections de ce parti furent souvent les foyers initiaux de la révolte. Arrivé en mars 1948, le gouverneur de Chevigné n’en avait pas moins évoqué les perspectives, pour Madagascar, d’une « libre association » à l’Union française.
Février 1950 : Robert Bargues succède à Chevigné. Il conduit le redressement économique de l’île et crée les « communes rurales autochtones modernisées » qui doivent contribuer au développement des campagnes.
Janvier 1951 : François Mitterrand, ministre des Colonies, déclare que « l’avenir de Madagascar est dans
20 décembre 1953 : Une déclaration des évêques catholiques affirme la légitimité des revendications indépendantistes formulées par des syndicalistes et des éléments proches des communistes.
Octobre 1954 : André Soucadaux remplace André Bargues. Il est nommé par le gouvernement Mendès-France, au sein duquel un député européen de Madagascar, Roger Duveau, est secrétaire d’État à l’Outre-Mer et a fait voter l’amnistie pour les condamnés de 1948.
Janvier 1956 : Duveau est élu député de la côte orientale par un collège malgache alors que l’instituteur Philibert Tsiranana est élu sur la côte occidentale.
23 juin 1956 : Vote de la loi-cadre relative à l’Union française préparée par Gaston Defferre, qui prévoit la création, à côté des assemblées territoriales, d’un pouvoir exécutif élu par elles. Les élections devaient de plus avoir lieu désormais au suffrage universel et dans le cadre d’un collège unique.
Novembre 1956 : À l’occasion des élections municipales, les candidats nationalistes sont élus à Tananarive, Tamatave et Diego Suarez. Ces résultats sont confirmés par les élections régionales d’avril 1957. Il apparaît à ce moment que la loi de la majorité favorise les populations côtières et dessert l’ancien peuple dominant mérina, ce que traduit l’élection à la présidence du Conseil issu de l’Assemblée représentative centrale de Philibert Tsiranana, originaire de Majunga et leader du Parti Social Démocrate, héritier du PASDEM, le Parti des déshérités de Madagascar ; sur huit membres du Conseil, un seul est originaire de Tananarive. En décembre, le Congrès du PSD réclame l’autonomie de l’île et la mise au point d’un statut librement discuté « dans le cadre d’un ensemble français ».
Mai 1958 : Un Congrès de l’indépendance regroupe dix partis à Tamatave pour réclamer une république unitaire et un statut analogue à celui des pays du Commonwealth britannique. Le Parti du congrès de l’indépendance, l’AFKM, est créé à son issue.
22 août 1958 : Visite du général De Gaulle à Tananarive pour y présenter son projet de Communauté.
28 septembre 1958 : Référendum sur la constitution de
14 octobre 1958 : Un Congrès de toutes les assemblées provinciales réuni à Tananarive proclame
Les temps difficiles de l’indépendance
27 avril 1960 : Signature à Paris des accords d’adhésion de Madagascar à
26 juin 1960 : Proclamation de l’indépendance de Madagascar. Le nouvel État est admis à l’ONU quelques jours plus tard.
30 mars 1965 : Philibert Tsiranana, leader du Parti social démocrate créé en décembre 1956, est réélu président de
Printemps 1971 : Le pays est affecté par l’agitation étudiante et la répression d’émeutes déclenchées dans le sud.
30 janvier 1972 : Tsiranana est réélu pour un troisième mandat (par 99 % des voix).
Mai 1972 : Mouvements de révolte contre le président, qui doit confier le pouvoir au général Gabriel Ramanantsoa, un Mérina, nommé chef du gouvernement.
Octobre 1972 : Les Malgaches adoptent par référendum une nouvelle loi constitutionnelle qui entrera en vigueur le 7 novembre et se prononcent à 94 % pour le départ de Tsiranana.
4 juin 1973 : Révision des accords économiques liant
1975 : Cette année est riche en événements. Elle voit en janvier la fin du gouvernement du général Ramanantsoa, l’assassinat du colonel Ratsimandrava qui lui avait succédé, la constitution d’un directoire militaire à la tête de l’État, la suspension des partis politiques et, finalement, le 15 juin, l’investiture du capitaine de frégate Didier Ratsiraka, élu chef de l’État, chef du gouvernement et président du Conseil suprême de
1976 : Le régime militaire s’établit solidement, avec la création en avril d’une police politique,
1981 : L’agitation étudiante se développe dans la capitale, relayée au printemps de 1982 par des insurrections paysannes et diverses manifestations de mécontentement qui affectent toutes les régions.
7 novembre 1982 : Didier Ratsiraka entame un deuxième mandat.
12 mars 1989 : Malgré la permanence de l’agitation et la persistance des mécontentements au cours des années précédentes, Didier Ratsiraka est élu pour un troisième mandat.
1990 : Visites de François Mitterrand (juin) et du Sud-Africain Frédérik de Klerk (août) mais le pouvoir doit compter avec l’opposition grandissante des églises qui deviennent le principal foyer de contestation.
1991 : L’opposition, conduite par le Conseil national des forces vives, se radicalise et réclame l’abrogation de la constitution de 1975 et le départ du président. Le 26 juin, celui-ci refuse la tenue d’une conférence nationale. En juillet, le pays est paralysé par la grève générale et un contre-pouvoir se met en place autour du général Rakotoharison et d’Albert Zafy, un professeur de médecine. Le pouvoir réplique en faisant arrêter ce dernier et en décrétant l’état d’urgence. Ratsiraka cherche une porte de sortie à la crise en nommant un nouveau premier ministre, M. Razanamasy, mais la grande manifestation pacifique du 10 août débouche sur une répression sanglante – 12 tués et 220 blessés –, ce qui entraîne la constitution en États fédérés de cinq régions du pays. Le 19 décembre voit enfin la formation d’un gouvernement de transition qui se veut consensuel.
1992 : Un forum national prépare une nouvelle constitution, adoptée par référendum le 19 août.
25 novembre 1992 – 10 février 1993 : Élection présidentielle à deux tours. Elle voit la victoire d’Albert Zafy (66,74 % des voix) et la défaite de Didier Ratsiraka (33,26 %).
27 mars 1993 : A. Zafy est investi comme premier président de
Février 1994 : Le terrible cyclone Geralda ravage 80 % de la côte nord-est de l’île. L’année voit Madagascar sortir de son isolement économique en introduisant des réformes structurelles d’inspiration libérale et en cherchant à séduire les investisseurs étrangers. Le temps du « socialisme » malgache est révolu. Cette « expérience » a contribué à la ruine du pays, confronté à une situation de famine et de faillite à peu près totale à la fin des années quatre-vingt. Les choses se sont améliorées depuis mais le socialisme malgache a lourdement handicapé les perspectives de développement d’un pays auquel l’ancienne puissance coloniale avait légué une situation tout à fait favorable, en raison notamment de l’importance des travaux d’infrastructures réalisés entre 1896 et 1960 en matière d’agriculture ou d’urbanisme et dans le domaine des voies de communication.
Avril 1996 : Le mécontentement grandit contre le président Zafy, qui perd le soutien de la plupart des forces politiques, au point d’être destitué par les députés le 5 septembre et remplacé par le Premier ministre, proclamé président par intérim.
9 décembre 1996 : Didier Ratsiraka gagne les élections présidentielles par 50,71 % des voix mais les abstentionnistes pèsent autant que les votants.
16 décembre 2001 : Élections présidentielles. Marc Ravalomanana, maire de Tananarive et d’ethnie mérina, obtient 53 % des voix au premier tour alors que le président sortant n’en obtient que 35 %. La victoire du premier paraît donc acquise mais Didier Ratsiraka prétend que les résultats s’établissent en fait à 46,44 % de voix pour ses adversaires et à 40,61 % pour lui-même, ce qui doit entraîner la tenue d’un deuxième tour. Les Malgaches, très critiques vis-à-vis de
22 février 2002 : Marc Ravalomanana se proclame président et nomme le 4 mars un gouvernement parallèle.
17 avril 2002 : Les « deux présidents » malgaches se retrouvent à Dakar en marge d’un sommet de l’OUA et parviennent à un accord en vue de sortir de la crise.
6 mai 2002 : Une semaine après la proclamation officielle de sa victoire, Marc Ravalomanana prête serment comme nouveau président.
15 décembre 2002 : Les législatives anticipées accordent une large victoire au parti de Marc Ravalomanana.
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